Blog pour les futurs ET Les nouveaux parents
Le printemps de la vie
La citation du jour :
Ce père, de plus en plus maternel, est une bonne nouvelle. Avec la nouvelle paternité, les pères « affirment une féminité dont souvent ils ignoraient jusqu’à l’existence. »
Elisabeth Badinter
Redonner une place au papa
Elle est bientôt révolue la période du père froid, distant, autoritaire tel mon père. Il méprisait les jeunes papas qui jouaient avec leurs enfants, en les comparant à des singes.
– Oh là là, Papa, que c’est violent tout ça ! De quelle négligence paternelle as-tu toi-même dû souffrir pour en arriver là ? Tu n’as pas été en mesure de faire mieux. Je te pardonne.
Et j’ai une bonne nouvelle pour toute la famille : le vent tourne. Tes petits-fils sont des pères tendres, attentionnés, sachant mettre des limites avec une douce fermeté. Et tes arrière-petits-enfants sont des enfants heureux et épanouis.
Tout le monde l’annonce depuis le milieu des années 1990, le nouveau père est arrivé.
La psychologie du XXème siècle, encore très influencée par Freud, avait attribué au père la fonction essentiellement de représentant de la Loi. Il transmettait à l’enfant les règles qui lui permettraient ensuite d’acquérir la force de caractère, le pouvoir de contrôler sa vie (et parfois celle des autres), le sens moral et le désir d’affirmation de soi.
Dans cet ancien modèle éducatif, c’était à la mère d’apporter l’affection et la présence à l’enfant en bas âge.
Le père n’avait pas de rôle à jouer avant la fin de « l’âge tendre ».
La structure familiale a éclaté pour faire place à une mosaïque de structures différentes (monoparentale, famille recomposée, etc.). Depuis la fin des années 1960, avec la révolution sexuelle, l’ascension des femmes s’est amorcée.
Devenir un nouveau père n’est pas forcément une évidence !
Qui sont les nouveaux « papas poules » ?
Virginie Aubert-Flickr.com
Elever les enfants pourrait aussi devenir une histoire d’hommes ! Les beaux sentiments ne sont cependant pas les seuls à faire évoluer les papas.
Malheureusement, l’augmentation des divorces y est aussi pour beaucoup. Le nombre d’hommes qui assument en solo la garde des enfants, représenterait entre 15 à 20 %. On a pu constater qu’une fois en charge des enfants, les hommes rechignent à endosser le rôle d’un « pater familias », compatible avec certains codes de virilité, maintenant périmés. Ils revendiquent le droit à la tendresse, au contact physique, à l’écoute.
C’est souvent lors de la grossesse que les données vont subitement changer pour lui, notamment lors de la première échographie. Il faut encourager les futurs pères à assister à toutes les échographies.
Ce sont des moments de concrétisation de notions de paternité qui, jusque-là, sont restées très abstraites.
La psychanalyste Christiane Olivier, dans son « Petit livre à l’usage des pères »
insiste sur le rôle primordial du paternage dès les tout premiers mois. La présence masculine a des spécificités, dans le contact corporel, dans le langage, qui bénéficient très tôt aux jeunes enfants.
Les biologistes ont également montré que les pères et les futurs pères subissent des modifications physiologiques, comme la femme enceinte. Des études ont montré que les nouveaux pères ont des concentrations élevées de prolactine, une hormone avant tout féminine, qui augmente beaucoup chez les jeunes mères pour permettre la production de lait. Les chercheurs ont également découvert que le taux de testostérone des pères diminue d’environ un tiers au cours des premières semaines qui suivent la naissance de l’enfant.
Testosterone Boost-The male gender…ROFL…need I say mor…-Flickr.com
Les jeunes pères disent souvent se sentir moins considérés, alors qu’on s’attendrait d’eux qu’ils rayonnent. Le changement est rude. Dans les priorités de la maman, les nouveaux papas peuvent facilement passer de la première place, à la quatrième ou même à la cinquième, après le bébé, le sommeil, elle-même et son travail. Les femmes doivent donc aussi se remettre en question.
D’ailleurs, c’est là où elles ont de la difficulté. L’intériorisation de rôles préétablis depuis des millénaires est incrustée en chaque femme. Elles ont toujours un soupçon d’incompétence en ce qui concerne les hommes qui souhaitent s’investir dans la sphère domestique. Il est vrai qu’ils sont plus lents et parfois maladroits. S’est-on demandé pourquoi ?
Peut-être parce que par leur regard, les femmes les déstabilisent. Elles les invalident aussi régulièrement par les petites phrases comme « Laisse, je vais le faire ».
Pour instaurer une véritable démocratie domestique, il faut donc que les femmes acceptent de perdre une partie de leur pouvoir.
Voici le livre proposé:
Le grand livre des nouveaux papas Broché – 7 juin 2016
de Eric Saban
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