Bébé n’a pas la notion du temps

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Le printemps de la vie

La citation du jour:

Il faut mettre  de côté le temps unique, seuls comptent les temps multiples, ceux de l’expérience.

André Bergson

 Alors que la perception de la vue, du toucher, de l’ouïe, de l’odorat, du goût met en jeu des récepteurs sensoriels spécialisés, il n’existe aucun récepteur spécifique du temps !  probablement parce que le temps n’existe pas, comme nous l’enseigne la physique quantique depuis une centaine d’année.

Et pourtant notre cerveau est une véritable machine à traiter le temps. Il faut dire que c’est quand même pratique de pouvoir se baser sur des secondes, minutes, heures, jours, mois et années. Sans parler des siècles et des millénaires.

Cadran solaire Flickr.com

Alors pour calmer nos cerveaux paniqués devant cette impossibilité de comprendre qu’aujourd’hui, hier et demain c’est tout la même chose, nous pouvons leur répondre que nous pouvons tout de même en mesurer la durée.

Mais je ne vais pas pouvoir aller plus loin dans ces considérations, tellement elles me dépassent. Je suis bien contente de pouvoir m’appuyer sur des horloges, des calendriers et des agendas. Mais il a fallu apprendre tout ça car ce n’est pas tangible comme une chose.

Le sens du « temps qui passe » est notre sens le plus complexe puisqu’il fait appel à des compétences que le bébé devra acquérir progressivement dont la mémoire, le langage, l’intégration des expériences personnelles, la perception des rythmes autant dans son corps que dans son environnement.

L’acquisition de la notion du temps nécessitera plusieurs étapes qui prendront des années. L’avant, l’après et l’en-même temps sont des notions qui font appel à la mémoire.

« Quantifier le temps », c’est lui associer un nombre et une unité, en effectuer une mesure. L’unité de base choisie par les hommes est la seconde. Par contre, lorsque les neurones bavardent entre eux par leurs synapses interposées, l’échelle du temps se situe au niveau de la milliseconde.

Malgré l’invariabilité du temps mesuré, le temps est élastique.

 

Séance d’élastique par Coach club

 Le principal neurotransmetteur impliqué dans le traitement du temps est la dopamine. En effet, les médicaments ou certaines drogues, comme la cocaïne, qui renforcent son action, ont tendance à accélérer notre perception du temps. A l’inverse, les neuroleptiques utilisés dans la schizophrénie, diminuent l’activité de la dopamine, avec pour conséquence la sensation que le temps s’écoule plus lentement.

Chez l’enfant, le rythme des tétées est la première inscription du temps dans la vie de l’individu. Notre corps est ainsi rythmé par les cycles qu’on nomme circadiens, c’est-à-dire, qui règlent l’alternance jour/nuit ou veille/sommeil.

Mais le temps est « élastique » et notre expérience de sa durée peut varier selon des processus physiologiques ou psychologiques. Par exemple, le cœur pourrait être comparé à une l’horloge : par sa cadence, il participe à la sensation subjective du temps.

Il en est de même de l’influence des émotions : sous l’effet de la peur, le temps subit une distorsion et devient ainsi interminable alors que la joie nous fait constater que « je n’ai pas vu le temps passer ». Et lorsque l’on est amoureux, on a la sensation que le temps s’arrête.

Flickr.com

La collaboration entre la mémoire et les différents centres à l’origine de l’attention nécessite la mise en réseau de toutes ces structures fonctionnelles pour intégrer, puis gérer la notion du temps. Mais pour y arriver, il faudra « laisser du temps au temps » selon le vieux proverbe repris par François Mitterrand dans l’un de ses discours.

Que de complexité l’apprentissage du temps représente pour un enfant !

Il faut compter 25 ans pour un cerveau pour arriver à sa pleine maturité.

Le cerveau totalement immature du nouveau-né, qui ne pèse que 350 grammes, ne lui permet pas d’avoir la moindre notion du temps.

Pensons-y lorsqu’un bébé pleure et qu’il a besoin de notre aide. Pour lui, une seconde représente l’éternité !

En processus d’apprentissage en 5 étapes

 

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 Il lui faudra donc tout apprendre.

Le processus pour construire le temps compte 5 étapes et nécessitera environ 8 ans :

  • Le temps vécu. Il représente toute la période d’avant la naissance jusque vers 6/8 mois, où l’enfant est totalement inconscient du temps qui passe. Il fait ses premières rencontres avec le sentiment d’attente, lorsqu’il a faim ou qu’il a besoin de la présence de quelqu’un
  • Le temps perçu s’étend de 6/8 mois jusqu’à 2 ans. Ses moments d’éveil deviendront de plus en plus longs. Ainsi, l’enfant apprendra à repérer des répétitions de moments temporels qui prennent pour lui des significations de rituels. Progressivement, il en comprendra les relations de cause à effet.
  • Le temps mémorisé couvre la période de 2 à 5 ans. Dorénavant, l’enfant pourra se construire des représentations mentales de ce qu’il vit et de ce qu’il a vécu. Il apprendra à structurer son temps personnel par sa pensée. L’acquisition du langage lui sera d’une grande aide pour mettre des mots sur ses réflexions et continuer son développement.
  • Le temps construit dure de 5 à 8 ans. Progressivement, à partir de 5 ans, l’enfant commence à intégrer la notion d’ordre du temps (avant, après, en même temps) comme les jours de la semaine, les horaires de la journée et celle de leur durée. Vers 7-8 ans, il intègre la notion dirréversibilité du temps, c’est-à-dire, le fait de ne pas pouvoir faire remonter le temps. C’est également le moment pour lui d’intégrer les notions de vitesse et d’espace, des chiffres et, par extension, de l’heure.

Cette période de sa vie représente un tournant important, car elle correspond autant à la sortie du monde imaginaire pour faire connaissance avec la réalité qu’à celui de la décentration de soi-même. Ainsi, il apprendra progressivement à « entrer dans le temps des autres » en le mettant en parallèle avec son temps personnel. Ce faisant, il développera ses capacités empathiques. Il deviendra un être social.

Cette période lui permettra aussi de découvrir la simultanéité. A la fin de cette période, il pourra dorénavant se projeter dans l’avenir.

  • Le temps conçu. De 8 à 11 ans, il développera sa capacité d’abstraction, notamment en ce qui concerne le temps qui est intangible.  A partir de là, le temps deviendra un objet abstrait que l’enfant maniera avec plus en plus d’aisance.

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Cet article est tiré de mes deux livres

Accueillir mon bébé avec douceur et bonheur

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