Blog pour futurs et nouveaux parents
Voici un sujet sous-estimé par toutes les personnes qui n’y sont pas confrontées. Il est d’autant plus nécessaire de l’aborder que, le fait d’en être averti, peut nous sensibiliser et nous inciter à leur apporter une aide selon nos possibilités.
Nous n’y pensons pas toujours, mais nous avons tous un pouvoir de soulager la misère humaine, même dans notre petite microsphère.
Les familles monoparentales no 1
C’est dans les années 1970 qu’apparaît pour la première fois le concept de monoparentalité en France. En quelques années, le taux a doublé.
Heureusement, cela a très vite retenu l’attention des pouvoirs publics. C’est ainsi qu’en 1976, a été crée une allocation pour parent isolé.
123rf.com
En 2008, l’INSEE (Institut National des Statistiques et des Etudes Economiques) indiquait que les familles monoparentales étaient 2,5 fois plus nombreuses qu’il y a 40 ans et concernent aujourd’hui une famille sur cinq.
Dans 85 % des cas, c’est la mère qui est à la tête de la famille. Une fois sur deux, elle ne travaille pas à temps plein. Ainsi, ces familles présentent des risques accrus de pauvreté et de précarité sociale.
La monoparentalité entraîne presque toujours un appauvrissement, des conflits, des troubles physiques ou psychologiques, un isolement et des préjugés. Elle pose aussi la question d’une nouvelle forme de parentalité en ce qui concerne le droit de la famille.
On estime que 17,7 % des enfants vivent dans une famille monoparentale, contre 7,7 % en 1968. Dans les années 1960, les familles monoparentales étaient dues surtout au veuvage.
De nos jours, la principale cause est la séparation du couple. Les autres causes restent toujours le décès d’un des parents, des situations où la mère est célibataire, le refus du géniteur (souvent le père, parfois la mère) d’assumer son rôle de parent ou la décision d’adopter seul/e un enfant.
La famille et les mentalités changent
Il y a encore quelques décennies, lorsqu’il y avait des conflits ou des violences dans le couple, la plupart du temps, on subissait la situation. On pensait, comme le dit le dicton, que c’était « la faute à pas de chance ».
De nos jours, les mères seules ne sont plus toujours “abandonnées”, mais peuvent aussi avoir opté pour cette manière de vivre.
Cette forme de parentalité fluctue aussi beaucoup dans la mesure où elle est fréquemment une période transitoire. La moyenne des femmes qui se remettent en couple le font autour de 40 ans avec des hommes qui ont des enfants de leur côté. C’est ainsi que ces dernières décennies, on a vu fleurir les familles recomposées.
Comment savoir quel est le pourcentage de parents solos pour qui la monoparentalité n’est qu’une transition vers la recomposition ?
Ces derniers quinze ans, on assiste aussi à l’augmentation de pères qui élèvent seuls leurs enfants. Les papas solos se trouvent également dans des difficultés, notamment sur leur lieu de travail où ils ne sont pas soutenus, parfois même discriminés.
Il n’empêche que si la plupart du temps elles l’ont choisi, les mamans solos tombent très souvent dans la précarité financière. D’autant plus que les études montrent qu’après une séparation, bon nombre de pères s’éloignent progressivement de leurs enfants et finissent par ne plus payer les pensions alimentaires.
Soucis de travail
Mais le problème de la précarité se pose aussi face à l’emploi surtout pour les mamans. En 2005, l’INSEE (Institut national de la statistique et des études économiques) mettait en évidence que 59 % des mères seules avec des enfants entre l’âge de 0 à 2 ans étaient au chômage. La situation semblerait s’améliorer un peu puisque des études faites en 2011, montraient un taux de 36% pour des mères très jeunes et insuffisamment formées, avec un taux moyen avoisinant 25 %. Cela représente néanmoins une femme sur quatre !
Les foyers monoparentaux cumulent des vulnérabilités qui influent très directement leur niveau de vie. Il y a de plus en plus de mères seules qui sont très jeunes et qui élèvent des enfants en bas âge. Du fait de leur jeunesse et de leur faible niveau d’études et de diplômes, elles ne parviennent pas à trouver un emploi stable et bien rémunéré.
Lorsqu’elles ne sont pas au chômage, elles cumulent des emplois temporaires et sont contraintes d’accepter des horaires décalés.
Mairie de St-Just
Cela crée parfois des situations insolubles, en raison de la rigueur des horaires des crèches et des garderies. Ces mamans solos sont alors souvent obligées d’avoir recours à des gardes informelles tels que voisins, famille, amis.
Pour tenter de résoudre la problématique, elles sont nombreuses à demander une scolarisation précoce de leur enfant.
Evidemment, toutes ces problématiques sont encore accrues si la famille compte plusieurs enfants en bas âge.
Toujours selon les données de l’Insee, en 2015, 35 % des familles monoparentales disposent de revenus inférieurs au seuil de pauvreté qui se situe en dessous de 60 % du revenu moyen, contre 11,8 % seulement des personnes vivant en couple .
Bon nombre d’entre elles ont des conditions de logement très précaires, comme des appartements trop petits, dans des quartiers défavorisés. Pour offrir un toit à leurs enfants, ces mères sont parfois obligées de recourir à la colocation alors que certaines passent finalement le pas de la prostitution. Gardons-nous donc de tout jugement !
Evidemment, toutes ces difficultés surajoutées créent un énorme stress chez la mère. Il se répercutera immédiatement sur son enfant. Ce ne sont pas des bonnes conditions pour lui permettre un développement harmonieux.
Des familles en demande de soutien
La Fondation K d’urgences, créée en 2010, a pour but de venir en aide aux personnes en situations difficiles, telles que celles que vivent les familles monoparentales.
Elle réunit notamment des fonds pour apporter son soutien aux familles en nécessité, que ce soit pour le logement, la garde des enfants, ou les vacances.
Face à tant de difficultés, les familles monoparentales tirent la sonnette d’alarme. Interrogées en avril 2011 dans un sondage CSA (Conseil, Sondage et Analyse) pour la Fondation K d’urgences, elles sont 79 % à estimer être insuffisamment aidées dans leurs problématiques. Une famille monoparentale sur deux interrogées se plaint du manque d’aide financière de la part de l’Etat. C’est la problématique principale relevée en tête des difficultés du quotidien.
Elle est suivie par la difficulté à concilier la vie personnelle et la vie professionnelle.
En troisième place se trouve le manque de solutions de gardes d’enfants. Il semble donc évident que l’existence de si nombreuses familles parentales est un vrai défi social et politique. C’est également un important problème de santé publique !
Des familles plus fragiles psychologiquement
Dans le même sondage CSA, les parents seuls sont 37 % à s’inquiéter pour l’éducation de leurs enfants. Chez les femmes seules, en particulier, cette proportion monte même jusqu’à 41 %. Elles expriment un sentiment de solitude face à l’éducation des enfants et aux problèmes d’autorité, à l’absence de relais pour les gardes, mais aussi, la difficulté à trouver du temps pour soi. Les parents solos sont fatigués.
Pour les aider à sortir de l’isolement, il se crée de plus en plus de forums de discussion, des réseaux d’entraide, des groupes de paroles et des associations.
Ruel Malmaison
S’ils sont nerveusement très épuisés ou déprimés, il faut vraiment encourager les parents à demander une aide médicale, sociale et un soutien psychothérapeutique. Il faut définitivement mettre aux « objets usagés » la notion que l’on doit y arriver par soi-même. Force est de constater que l’on n’y arrive pas. Il n’y a aucune honte à demander de l’aide.
Si l’on craint les commentaires défavorables de la part de l’entourage, eh bien, il n’y a qu’à ne pas parler avec eux de la démarche.
Mais encore faut-il avoir les moyens financiers de payer cette aide et ce soutien, ce qui n’est pas toujours le cas. En France, par exemple, de plus en plus de personnes renoncent à prendre une assurance complémentaire et de ce fait ne bénéficie que du remboursement de la sécurité sociale. On assiste ainsi à des situations où des familles sont obligées de renoncer à se soigner !
Il revient donc à chacun d’entre nous d’être attentif aux conditions de vie des familles monoparentales autour de nous.
Ne partons pas du principe qu’elles reçoivent des aides et que ce problème ne nous concerne pas. Nous venons de voir que ce n’est pas vrai.
Si nous manquons nous-mêmes de moyens financiers pour les aider, nous pouvons par contre leur offrir une écoute précieuse, les orienter ou même les accompagner vers des institutions adéquates, les inviter pour un repas ou leur proposer un baby sitting.
Comme le disait si justement Jésus,
« il y a plus de bonheur à donner qu’à recevoir !«
C’est tellement vrai. Cela peut même donner un sens à notre vie.
C’est une solution gagnant-gagnant. Alors, il ne faut surtout pas s’en priver.
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