Quand la culpabilité se mêle au deuil de l’enfant

Blog pour futurs et nouveaux parents

Cet article vient clore la série d’articles dédies aux différentes facettes des grossesses multiples ainsi que la mort in utero ou à la naissance de l’un des bébés, sujet traité dans l’article précédent du 09. 11. Evidemment, la problématique est la même pour la gestation d’un seul bébé.

Ici, nous nous cantonneront à passer en revue ces deuils particuliers dans la période périnatale. Le deuil d’enfants déjà nés ou plus grands sera abordé plus tard.

Quand la culpabilité s’en mêle

La plupart du temps, la mort d’un bébé in utero ou à la naissance est accidentelle. Personne n’en est responsable.

Mais il arrive néanmoins des situations encore plus compliquées où la responsabilité de la mort de l’enfant ( et de la mère, exceptionnellement) incombe à l’un des parents.

C’est un sujet grave qu’il faut néanmoins aborder ici aussi, car les personnes concernées ont vraiment besoin d’aide. Elles ne pourront pas dépasser ce problème par elles-mêmes.

D’ailleurs, c’est bien ce qui se produit dans la majorité des cas : la personne responsable du décès s’enferme à triple tours dans un blocage émotionnel  doublé d’un déni de réalité où elle ne ressent plus rien. Ce n’est évidemment pas la solution, car ainsi, elle se coupe de tous ses ressentis et se déshumanise. Ce manque de vibrations émotionnelles l’induira ensuite à chercher des émotions fortes, ce qui nourrira son besoin de rejouer encore et encore des conduites à risques, dont les violences.

C’est notamment ce qui se produit, lorsque l’un des parents est accablé par la culpabilité et se retrouve responsable de la mort du fœtus.

Causes et conséquences des violences conjugales
  • Savez-vous que bon nombre de violences conjugales commencent pendant la grossesse ?
  • Et que beaucoup de coups sont dirigés vers le ventre de la future maman ?

Les causes en sont certainement nombreuses, mais en tout cas, elles ne sont pas résolues. Il n’est pas question ici de juger ces personnes, mais de s’en protéger absolument.

Alors, que faut-il faire dans pareille situation ?

Il n’y a qu’une seule réponse possible:

  • Au premier coup porté, il faut déposer une plainte et partir immédiatement, même si l’auteur demande pardon et promet de ne jamais recommencer.

Cela semble facile à dire, mais j’insiste vraiment sur ces deux points:

  • c’est le seul moyen de prévenir l’avalanche.

Mais dans 99 % des cas, ce n’est pas ce qui se passe.

D’habitude, on prend sur soi le dysfonctionnement de l’autre, on l’excuse, on patiente, on espère en vain qu’il va changer, on lui donne et redonne une nouvelle chance. C’est peine perdue ! Malgré tous les efforts de l’un et de l’autre, la violence recommence toujours.

Vous me trouverez probablement trop catégorique. Je vous comprends. Mais c’est un sujet que je connais bien, que j’ai étudié dans le détail et dont je parle, entre autres violences, dans mon livre intitulé

« Sommes-nous tous des abusés ? »

https://livre.fnac.com/a2238429/Cornelia-Gauthier-Sommes-nous-tous-des-abuses?omnsearchpos=2

Alors, que se passe-t-il ?

Il faut savoir que lorsque le premier coup est parti, c’est une barrière qui est tombée. C’est comme un pan de barrage qui cède. Toute l’eau retenue s’en échappe alors pour devenir incontrôlable.

Vous comprenez pourquoi ce n’est pas efficace de colmater les brèches. La pression est trop forte.

Même s’il y a ensuite eu des regrets exprimés, d’autres coups suivront. Car les causes de la violence sont inscrites profondément dans le corps et dans le psychisme de l’auteur de ces actes, par des violences subies alors qu’il n’était qu’un enfant, à cette période de la vie où l’on apprend tout par imitation.

Ce qu’il faut comprendre, c’est qu’on ne vient pas au monde en étant violent, mais qu’on le devient. Les violences mises en actes sont les résultats malheureux de violences subies.

Et, à moins d’avoir suivi une profonde et longue thérapie, le passage aux coups devient une vraie dépendance.

Nadia et Dakota

Voici une magnifique prestation de deux artistes qui souhaitent faire évoluer la prise de conscience du monde face aux violences conjugales.

Merci à Nadia et Dakota.

https://www.youtube.com/watch?v=-q6CQAppxSU

En effet, certains actes de violences conjugales, mais aussi  tout comportement à risques de la mère, peuvent déclencher un avortement spontané ou un décollement placentaire. Il s’en suivra donc la mort de l’enfant à naître.

Dans ces situations catastrophiques, il faudra alors prêter d’autant plus d’attention aux deux  parents accablés  alors que chacun est isolé dans sa propre problématique. Une psychothérapie ou un accompagnement spirituel semble alors indispensable, autant pour celui sur qui repose la « faute » que pour l’autre qui peut plonger dans les reproches constants, voir  dans la haine à vie!

Le pardon

Pour l’un et pour l’autre, la seule solution à long terme pour vivre un apaisement est le pardon ! Le pardon pour soi ou le pardon pour l’autre.

Cercle du pardon Alsace

Mais pour arriver à pardonner l’impardonnable, il faut être accompagné par des professionnels compétents.

C’est un travail qui nécessite de passer des étapes, la première étant d’exprimer et d’évacuer toutes ses émotions négatives par des approches thérapeutiques à médiation corporelle. Comme c’est le corps qui enregistre avant tout les violences ( ce qu’on dénomme la mémoire du corps), il doit aussi participer physiquement à la décharge émotionnelle. C’est mathématique !

Mais attention ! Placer le pardon avant la vidange émotionnelle, c’est placer la charrue avant les bœufs. On n’en récoltera qu’un blocage émotionnel. Il faut un temps pour tout.

« Une chose après l’autre, comme à Paris ! » me disait toujours ma mère. Pourquoi Paris ? Je n’en sais rien. Par contre, je me souviens à vie de ce petit mantra.

Bieler Tagblatt

Pour mieux comprendre la problématique des blocages émotionnels, je vous propose de visionner les vidéos que j’ai faites sur ce sujet:

https://www.youtube.com/watch?v=AcSpQ5HlTwo

Et pour tous ceux qui sont « allergiques » aux psychothérapeutes, il existe maintenant des Cercles du pardon créés par Olivier Clerc, et proposés un peu partout dans nos pays occidentaux.  Merci à lui pour cette magnifique initiative.

http://www.lesvoiesdupardon.com/cercles-de-pardon/

Penser à l’enfant survivant

Que ce soit dans le cas des grossesses multiples ou de celui où un ou plusieurs enfants sont déjà nés, soutenir le  « fautif  » et la victime est un moyen très important et préventifpour offrir à l’enfant survivant les meilleures conditions afin qu’il puisse grandir dans un contexte aussi paisible et harmonieux que possible.

Pour avoir une chance de rattraper cette situation délicate, il faudra que l’aide soit apportée le plus tôt possible et qu’elle dure longtemps, cela va sans dire !

C’est là que l’entourage et des soignants avertis, mais non jugeants,  ont un rôle primordial de détection, car le « coupable » aura tendance à fuir dans le déni pour moins souffrir.

Quant à la victime, elle a souvent tendance à le protéger. Mais elle ressent aussi beaucoup de honte.  Ce phénomène est aussi décrit dans mon livre « Sommes-nous tous des abusés ?  »

Les traumatismes de la violence

Veillons donc à reconnaître la souffrance chez les uns et les autres et surtout, évitons de basculer dans le jugement qui est contre-productif. Pour éviter ce piège, on peut « juger un acte », mais non une personne.  Par exemple, on peut dire : « Cela est monstrueux ! »  à la place de « C’est un monstre ! »

Les connaissances de la psychologie nous enseignent qu’une personne fait toujours au mieux de ce qu’elle peut, avec les moyens qui sont les siens  à ce moment-là ( même dans les cas de terrorisme !).

Eh oui ! Le fait qu’ une personne en arrive à commettre des violences contre les autres ou contre elle-même nous enseigne qu’elle n’a pas eu les ressources de faire mieux.

La violence est inacceptable, mais souvenons-nous que celui qui est devenu violent est le résultat de ce qu’il a vécu et qu’il nécessite donc de la compassion de notre part d’en être arrivé là. Cette réalité ne l’excuse pas, mais l’explique. S’il y a des punitions à infliger, cela est du ressort de la justice.

Quand une violence en entraîne une autre

Sur ce sujet délicat d’une violence qui en entraîne une autre, je vous propose de lire le livre d’Eric Emmanuel Schmitt: La part de l’autre.

https://livre.fnac.com/a1441418/Eric-Emmanuel-Schmitt-La-Part-de-l-autre?omnsearchpos=1

C’est un ouvrage remarquable qui nous pousse à réfléchir à ce qu’Hitler serait devenu s’il n’avait pas été battu tous les jours par son beau-père, s’il avait été aimé et défendu par sa mère, s’il avait été reconnu et accepté à l’école d’Arts où il voulait étudier.

Toute la programmation de son cerveau ( sa synaptogenèse, sa neuroplasticité ainsi que son épigénétique) aurait été différente. Pour cela, je vous renvoie à mes articles des 13 et 20 mars 2018 ainsi qu’à celui du 1er mai 2018),  articles qui traitent ces sujets.

Ce texte est tiré de mes deux livres

Accueillir mon bébé avec douceur et bonheur

https://www.corneliagauthier.com/fr/ouvrages/

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