Blog pour futurs et nouveaux parents
Les familles monoparentales no 3
L’éducation monoparentale entraîne des fragilités
Cette notion de fragilité ne signifie en rien que ces personnes soient moins aptes à éduquer leurs enfants que celles qui sont en couple. Loin s’en faut. Elles sont même admirables pour tout ce qu’elles sont en mesure d’accomplir.
Mais les difficultés sont inhérentes à une situation impossible :
Tout assumer tout le temps, tout/e seul/e.
Lorsque le parent seul exerce une activité professionnelle, il ou elle doit gérer ses horaires de travail et de garde des enfants. Mais il faut aussi faire les courses, le ménage, la lessive, etc.
TICS en FLE
Le niveau de vie d’une famille monoparentale est plus faible, étant basé sur un seul revenu.
Il y a aussi souvent des problématiques de pension alimentaire non versées, et la mère ( la plupart du temps), ne saura alors plus comment joindre les deux bouts. Elle risquera bien de partir dans le cercle infernal de l’endettement.
La garde alternée peut être une solution qui lui permet de trouver un peu de repos durant les weekends et les semaines de garde, pourvu que l’on puisse faire confiance à l’autre et sentir ses enfants en sécurité. Ce n’est malheureusement pas le cas lorsque l’autre est immature.
Comme soutien parental, il existe des associations telles que Sol’optimistes
Parent-solo
https://www.parentsolo.ch/index.php?lang=fr
Co-voyageurs
https://www.les-covoyageurs.com/21-parent_solo.aspx
qui permettent à des parents seuls de se rencontrer, de parler ou de voyager ensemble ( pour ceux qui en ont les moyens).
France bleu
Sur le plan financier, en France, il y a des petits appoints, comme l’ASF (allocation pour le soutien familial) qui est de 90 Euros mensuels par enfant, ou le RSA (revenu de solidarité active), mais qui n’est versé que si le salaire n’excède pas 735€ !
Est-ce navrant, ridicule ou carrément affligeant?
Depuis le 1er avril 2018, les chiffres du RSA, en France, sont les suivants pour les personnes seules :
- avec aucun enfant : 550,93 euros ;
- avec un enfant : 826,40 euros ;
- avec deux enfants : 991,68 euros ;
- par enfant supplémentaire : 220,37 euros.
C’est inimaginable de vivre en Europe avec un revenu aussi bas !
Quant à la pension alimentaire, elle est fréquemment source de conflits puisque le non versement de cette dernière représente environ 100 000 contentieux par an, en France.
Un quart des familles monoparentales (27%) et presque autant de couples avec trois enfants ou plus (24%) vivent au-dessous du seuil de pauvreté. Les familles monoparentales sont donc des familles socialement délaissées, osons le dire.
Propositions de lutte contre l’appauvrissement des familles parentales
- Soutenir les femmes en situation monoparentale à l’accès d’un emploi
- Mettre en place des formations spécifiques pour aider les personnes à la réinsertion. En effet, ces dernières sont souvent démunies, en raison de leur manque de connaissances et de savoir-faire professionnels
- Constituer des ressources pour l’enfant, indépendantes de celles des parents,
par la création de systèmes d’assurance qui couvrent les enfants, contre le risque de se retrouver dans le dénuement, en raison des avatars de la vie conjugale de leurs parents. De tels dispositifs supposeraient que tous les parents contribuent à un fond commun - Aider au logement de la famille monoparentale en prévoyant des habitations bon marché ou des allocations de logement spécifiques
- Développer les structures d’accueil collectives permettant un hébergement à plus ou moins long terme
Portes du Haut Doubs
Ces mesures ont été proposées par des associations de familles monoparentales en 1996. Les choses ont-elles beaucoup évolué depuis?
Le cycle « désignation/assignation/stigmatisation «
Selon le médecin et thérapeute familial, Jean-François Le Goff, les personnes en marge de la société subissent trois processus invalidants:
La désignation
La désignation correspond à l’identification d’un individu ou d’un groupe comme l’unique responsable de ses difficultés, et d’en dégager la responsabilité des autres parties. La désignation peut prendre de multiples formes, mais elle est toujours vécue par la partie désignée comme une humiliation et une dépossession de soi.
L’assignation
Cela peut être l’assignation à une identité, à un territoire, à une culture… (par exemple, la banlieue et ses quartiers « difficiles » ou « populaires », les musulmans, les noirs, les réfugiés, les chômeurs, les alcooliques, les drogués, les prostituées, les SDF, les mendiants, etc).
L’assignation consolide la désignation et contraint ces personnes à s’y reconnaître par la force des choses. Evidemment, cela touche de plein fouet la bonne estime de soi. Il m’est arrivé une seule fois de me retrouver l’espace de quelques minutes dans pareille situation. J’étais entrée dans un parking payant pour me rendre compte juste après, que j’avais oublié mon sac ( donc pas de téléphone, ni de porte-monnaie!). Je ne pouvais pas ressortir sans argent. J’ai réalisé que j’allais devoir demander de l’argent à quelqu’un. Cela m’a semblé impossible, tellement j’avais honte. J’ai finalement trouvé une pièce d’argent dans ma voiture et pu me sortir de cette situation si humiliante. J’ai alors eu une pensée de profonde compassion pour tous les gens qui sont obligés de faire cela pour survivre et donner à manger à leurs enfants.
cumul gérant SARL EURL
Sortir de ces catégorisations, surtout si on en cumule plusieurs, revient à remonter un fleuve à contre-courant. D’office, on est étiqueté autant par les services sociaux, scolaires que par le voisinage. Toute tentative de sortir de ces assignations devient une occasion d’activer le troisième processus : la stigmatisation, qui intervient comme un rappel à l’ordre.
La stigmatisation
Les comportements et attitudes des individus désignés, puis assignés, sont décrétés comme étant hors norme. Ils sont perçus comme créateurs de conduites dangereuses pour le système social. La stigmatisation crée et souligne les différences, des caractéristiques de préférence visibles, permettant de reconnaître directement la personne à stigmatiser, comme celle de parler verlan, de porter sa casquette à l’envers, de porter des tatouages ou des piercings, ou simplement, d’être concierge ou d’élever seule ses enfants.
À partir de ces signes, leur interprétation, en probable comportements délictueux probables, induit à des conclusions hâtives. Il devient nécessaire de corriger, voire de « punir » ces personnes défavorisés. Dans le cas qui nous occupe, celui des familles monoparentales, cela peut déboucher sur la suppression de prestations sociales en cas de délinquance de l’enfant ou même seulement, d’absentéisme scolaire, voire d’amende ou de peine de prison pour les mères de famille monoparentale ou autres parents « hors norme » – comme cela arrive en Grande-Bretagne :
https://www.solidarites.ch/test/article/tony-blair-une-fin-lamentable/
Il est effrayant de lire dans cet article les propos de Jim Murphy ( qui a eu la chance de naître du bon côté ) :
«Le travail est le seul moyen de sortir de la pauvreté». L’assistance
doit être suffisamment réduite pour forcer les pauvres à accepter des jobs mal payés ».
123RF.com
Ce nivellement par le bas, dans tous les domaines, activent des escalades de violence réactionnelle. Par des rejets et des exclusions, ces mauvaises solutions font que l’abîme se creuse de plus en plus entre les deux mondes. On observe que les riches deviennent plus riches, mais surtout que les pauvres deviennent plus pauvres.
Le pouvoir de changer
Lorsque nous lisons ces phrases, nous prenons conscience que tout cela est profondément injuste. C’est l’histoire de ne pas être né au bon endroit, au bon moment ! et nous aimerions tous que cela change.
Mais nous nous reposons sur nos autorités et nos politiques pour opérer ces changements. Et c’est ainsi que rien ne change. La preuve !
Nuage Ciel d’Azur
Car, à peine arrivés dans des postes importants, ces « privilégiés » en oublient rapidement les démunis. C’est ainsi qu’on en arrive à entendre de la bouche de Sarkosy « Casse-toi, gros con » ou de la part de Macron, s’adressant à un chômeur, « qu’il n’y a qu’à traverser le trottoir » pour trouver du travail. Quelle ineptie !
Rien ne changera donc du côté du pouvoir. Les seuls à se mobiliser sont diverses associations et les particuliers. Comme le disait le sage Gandhi:
« Soyez vous-même le changement que vous voulez voir dans le monde ».
On n’a jamais rien dit de plus intelligent depuis !
En effet, si chacun sur cette terre était altruiste et bienveillant, il y a longtemps qu’il y aurait la paix sur la Terre.
Nous avons donc un pouvoir personnel, à l’instar d’une bougie dans l’obscurité. Une seule fait déjà la différence dans l’obscurité totale, mais des milliers, puis des millions, cela crée une vraie lumière !
Soyons donc les témoins bienveillants des familles monoparentales qui nous entourent. Soyons à leur écoute, partageons un peu de notre temps, ou un petit peu de nos moyens avec elles. Privons-nous une fois ou l’autre d’une séance de cinéma, d’un restaurant ou de l’achat d’un vêtement de plus dont nous n’avons pas vraiment besoin. A moins d’être nous-mêmes dans la pauvreté, nous pouvons tous le faire de temps à autre.
Sortons de notre passivité impuissante et mettons-nous en action. Nous serons tellement heureux d’avoir pu aider quelqu’un, que cela compensera largement le petit sacrifice que nous avons fait.
Laissons-nous inspirer par la magnifique communauté anglophone
« The power to change »
https://www.powertochange.org.uk/
et créons-en une francophone.
J’aimerais aussi citer le « mouvement Colibri » de Pierre Rabhi
https://www.colibris-lemouvement.org/
Colibri boutique Hôtel
Voilà l’origine de sa philosophie:
- Un jour, dit la légende, il y eut un immense incendie de forêt. Tous les animaux terrifiés, atterrés, observaient impuissants le désastre. Seul le petit colibri s’activait, allant chercher quelques gouttes avec son bec pour les jeter sur le feu. Après un moment, le tatou, agacé par cette agitation dérisoire, lui dit :
« Colibri ! Tu n’es pas fou ? Ce n’est pas avec ces gouttes d’eau que tu vas éteindre le feu ! «
Et le colibri lui répondit :
« Je le sais, mais je fais ma part. »
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