Blog pour les futurs parents
Le printemps de la vie
Le cerveau triunique
La citation du jour :
“Les pensées métamorphosent le cerveau lui-même.”
De Stanislaw Jerzy Lec
Dès les toutes premières semaines, le cerveau va se créer et se développer une vitesse hallucinante, en fabriquant des millions de cellules pour être quasiment terminé à la fin de l’embryogenèse, c’est à dire, à trois mois de gestation ! Ensuite, il faudra qu’il grandisse et se perfectionne jusqu’à sa 25ème année de vie pour être complètement mature.
Création, subdivision et spécificité du cerveau
Au tout début, il représentera un simple tube, mais il est déjà constitué de cellules neurales. On le dénomme le tube neural.
Servier medical Art-Flickr.com
Puis, sur ce tube vont apparaître deux expansions latérales qui deviendront ensuite les deux hémisphères. Toute cette néo-création est due à une fabuleuse neuroplasticité qui sculpte notre cerveau au fur et à mesure qu’il grandit. Je vous expliquerai la neuroplasticité dans un prochain article. Promis ! Dans cette première étape, elle suit un parcours fléché bien précis, sous la commande de nos gènes. Génial, non ?
A nouveau, nous retrouvons l’évolution phylogénétique dont nous avons parlé dans un article précédent. Cela signifie que le cerveau va tout d’abord consister en un système de survie propre aux reptiles, puis se doublera d’une nouvelle couche, le cerveau émotionnel propre aux mammifères et finalement, sera emballé dans un papier cadeau, le très sophistiqué cortex, propre à Homo sapiens.
Il s’agit donc de 3 cerveaux différents, néanmoins étroitement inter reliés les uns aux autres , qui selon le système astucieux de 3 boîtes gigognes, s’emboîtent l’un dans l’autre.
La première boîte, celle qui est au cœur de tout cela, s’appelle le cerveau reptilien. C’est effectivement ce que nous avons en commun avec nos premiers « ancêtres » très éloignés, les reptiles.
Tomoko FUSE -Flickr.com
Cette partie du cerveau contrôle toutes les fonctions végétatives, tels que le rythme respiratoire, le rythme cardiaque, la température du corps, la digestion, la filtration des urines et l’émission des selles, l’état de veille ( vigilance) ou de sommeil, etc. On ne peut pas vivre sans lui. Il s’agit donc de notre équipement de survie. Malgré qu’on parle parfois de « larme de crocodile », on n’y trouve aucune émotion. Ce système nerveux était donc peu évolué et les parents qui pondaient des œufs ne s’en occupaient plus par la suite. C’est d’ailleurs toujours ainsi pour ceux qui sont restés des reptiles.
Alors, pour améliorer la survie des petits, au cours de l’évolution, se sont développé des mammifères. La grande différence avec les reptiles se trouve dans le fait que ces derniers portent leur progéniture à l’intérieur d’eux-mêmes. Mais lorsque les mammifères mettent au monde leur bébé, celui-ci est si immature, qu’il ne peut pas se débrouiller tout seul.
Survivre grâce aux émotions
Il a donc fallu que la Nature invente un système plus perfectionné pour maintenir cette nouvelle race d’animaux en vie. Elle a trouvé la clé : munir leur cerveau d’une extension leur permettant de ressentir des émotions. Dorénavant dotés de cette nouvelle capacité, les mammifères se sont mis à materner leurs petits et à en prendre soin. Voilà pour notre part de mammifères !
C’est ainsi que s’est mis en place une ébauche de deuxième boîte qu’on appelle le système limbique qui, dorénavant, nous aidera à ressentir nos émotions.
Tout cela a pris des millions d’années.
Finalement, cerise sur le gâteau, est apparue la troisième boîte, celle qui ressemble à un emballage cadeau, tellement elle est fine. Elle porte le nom de cortex, ce qui, en grec, signifie « écorce » . On pourrait le comparer à l’écorce d’une orange. Progressivement, ce cortex nous permettra de réfléchir, de manière très rudimentaire au départ, puis de façon de plus en plus sophistiquée comme on le voit chez l’Homo Sapiens d’aujourd’hui, capable de faire des équations mathématiques inimaginables et de créer des technologies des plus hallucinantes.
Tout cela s’est donc produit sur des millions d’années dans l’évolution phylogénétique de notre espèce, et ne prendra que quelques années dans l’évolution personnelle de tout un chacun. Ces progrès fulgurants et si rapides sont probablement dus au processus épigénétiques que je vous expliquerai dans un prochain article.
L’encéphalisation
Mais revenons donc au cerveau de notre fœtus qui est maintenant devenu un enfant. C’est son cortex qui, dans la deuxième partie de l’enfance, deviendra le lieu d’une fabuleuse expansion de sa partie située tout en avant du cerveau, juste derrière les yeux et le front, qu’on appelle le lobe frontal. On dénomme ce processus d’expansion, l’encéphalisation. C’est cette valeur ajoutée qui fera de nous des humains. C’est ce qui nous différenciera des autres animaux. C’est le cortex qui réfléchit, associe, questionne, anticipe, calcule et qui possède bien d’autres subtilités encore.
MVY = Flickr.com
Mais cette neuroplasticité initiale, avait déjà subdivisé ce cerveau rudimentaire en petits compartiments différents selon leurs fonctions. Ce sont les deux hémisphères, constitués de 4 lobes de chaque côté, soit 8 en tout! Ce sont donc les lobes frontaux, pariétaux, temporaux et occipitaux. Et ils sont tous assis sur le cervelet et le début de la moelle épinière. C’est tellement intelligent tout ça. Et dire que nous n’avons rien eu à faire pour mettre en place ces structures de base!
Mais nous aurons beaucoup à faire ensuite pour les modeler harmonieusement.
Tout cela est expliqué en détail dans mon livre
Et voici un autre livre proposé :
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