Le printemps de la vie : La neuroplasticité

Le 8 mars

La neuroplasticité

La citation du jour :

Il en est de la pointe de l’esprit comme d’un crayon:

il faut recommencer à le tailler sans cesse.

Charles-Augustin Sainte-Beuve

 Venons-en donc à la neuroplasticité, c’est-à-dire, au modelage et remodelage du système nerveux. Dans plasticité, il y a le mot « plastique« , mais il faut imaginer un plastique mou !

Ce terme un peu bizarre décrit un phénomène encore plus incroyable, le fait que le cerveau se restructure sans cesse, sous l’effet de ses propres stimulations et de celles de l’environnement.

Cette neuroplasticité est extrêmement importante surtout pendant la période fœtale et les premières années de vie, au fur et à mesure des nouvelles connaissances acquises.

L’apoptose

D’une part, le cerveau produit un nombre incalculable de nouvelles cellules via la neurogenèse, d’autre part, il en détruit presqu’autant via l’élagage, qu’on nomme aussi l’apoptose.

Eh oui ! c’est indispensable, sinon, notre noble matière grise et blanche serait depuis longtemps plus dur que du marbre.

Anne-Christelle-Flickr.com

Le cerveau est astucieux. Il se dit qu’il faut créer de nouvelles cellules là où on en demande et détruire celles qui ne sont plus utilisées selon le principe «  use it, or loose« . En français, cela donne: « Utilise-le, ou jette-le« .

Ce principe s’applique d’ailleurs dans tout le corps où les parties non utilisées finissent par s’hypotrophier ou même s’atrophier. Cela s’observe notamment lorsque l’on porte un plâtre pendant quelques semaines suite à une fracture de jambe. Quand on le retire, on est toujours surpris de voir que les muscles ont fondu de moitié. Mais dès que la personne se remet à marcher, la jambe se remuscle. Le corps est intelligent et s’adapte.

Il en est donc de même dans l’architecture de notre cerveau. Les zones les plus utilisées se développent davantage et les sous-utilisées s’atrophient.

Adriana Saetta-Flickr.com

Neurogenèse, synaptogenèse et atrophie

Par exemple, les exercices de mémorisation augmentent le nombre de neurones et de synapses. Dans une étude menée par des chercheurs à Londres, on a découvert que les chauffeurs de taxi (qui doivent réussir un test rigoureux pour montrer leurs connaissances des innombrables rues de Londres) ont un hippocampe plus grand que d’autres hommes du même âge. De plus, la taille de l’hippocampe correspond étroitement au nombre d’années d’expériences en tant que chauffeurs de taxi.

Une autre étude confirme la même hypothèse : en Allemagne, des chercheurs ont examiné le cortex sensorimoteur des joueurs de violon, surtout la partie associée aux mouvements complexes des doigts pour jouer de cet instrument. Les résultats ont montré que cette partie du cerveau est plus développée chez les joueurs de violon que chez les personnes qui ne jouent d’aucun instrument.

Artist unknown-Flickr.com

Malheureusement, le contraire est vrai aussi. Ainsi, chez les petits orphelins roumains négligés, découverts après la chute de Ceaucescu, on a observé par examen IRM, d’importantes hypotrophies du cortex orbitofrontal (zone spécialisée dans les relations et les échanges émotionnels).

Ce processus adaptatif se produit donc au niveau des cellules, mais également des synapses. Selon l’utilisation du neurone, il se crée ou se détruit plus ou moins de synapses.

Le cerveau fait donc régulièrement le ménage.

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