Blog pour futurs et nouveaux parents
Les papas solos
Aujourd’hui, 15-20% des familles monoparentales sont dirigées par un homme.
Il est vrai qu’il y a seulement une génération, l’homme qui se retrouvait subitement seul, parce que sa femme était partie ou décédée, aurait confié ses enfants à ses parents ou à un autre membre de la famille ou mis ses enfants en pension. La plupart d’entre eux n’auraient probablement même pas eu l’idée qu’ils pourraient en assumer la charge journalière eux-mêmes.
Lorsque la maman meure
C’est la triste histoire de Virginie dont la maman est tombée malade lorsqu’elle avait 9 ans. Sa maman souffrait d’un cancer du sein qui l’a emportée. Mais personne n’a expliqué cela à Virginie, ni ne l’a accompagnée durant cette perte progressive de sa maman. Son papa était trop catastrophé pour pouvoir la prendre en charge.
Lorsque la mère est morte, le papa, complètement démuni, a mis sa fille dans un foyer. C’est tout ce qu’il a été en mesure de faire.
Cette histoire illustre le fait que les papas ne sont pas tous aptes à prendre en charge leur/s enfant/s. Cela dépend de leur « paternalité », processus qui se développe chez un homme mature au contact de son enfant. La paternalité est expliquée dans mes articles des 22 et 28 août ainsi que du 10 septembre 2018.
friendshipcircle.org
Lorsque la maman quitte le foyer
C’est une situation assez rare, mais qui arrive néanmoins:
- du jour au lendemain, la maman part, malgré les enfants qu’elle laisse derrière elle. La plupart du temps, les causes en sont psychologiques.
Lorsque la maman est destituée de ses droits
C’est aussi assez rare, car il faut vraiment beaucoup de dysfonctionnements de sa part pour que la Justice prononce pareille sentence. Cela peut se retrouver dans des cas de graves dépendances à l’alcool ou aux drogues dures, ou dans des cas psychiatriques tels les psychoses induisant des troubles comportementaux ingérables.
Le père se sent-il apte à reprendre tout sur ses épaules ?
Si l’homme est resté immature dans son développement psychologique ( voir l’article du 28 août 2018), il ne se ressentira pas comme étant père et ne se sentira donc pas apte à élever seul ses enfants. C’est alors à la société de le remplacer le mieux possible. Idéalement, ce serait la famille qui pourrait le mieux jouer ce rôle, car elle représente pour l’enfant ses racines et des liens importants qui lui évitent de se sentir abandonné.
teteamodeler.com
Le triste exemple rapporté ci-dessus nous permet mieux d’apprécier avec bonheur le fait que des nouveaux papas, restés seuls pour une raison ou une autre, prennent entièrement en mains leurs responsabilités. C’est une chance qu’il y ait maintenant une nouvelle tendance chez les pères, à vivre au quotidien avec leur/s enfant/s et à les élever jour après jour.
Toutefois, ce n’est pas toujours facile. Il ne faut pas oublier que les pères monoparentaux sont néanmoins déstabilisés par le deuil ou la rupture et qu’ils souffrent aussi d’un certain degré de détresse psychologique.
Il va sans dire que les enfants, qui vivent une séparation parentale traumatique, sont souvent difficiles à vivre, ce qui complique nettement la prise en charge paternelle.
Il faudrait qu’ils osent demander de l’aide s’ils se sentent débordés. S’ils ne sont pas en mesure de franchir le seuil d’un psychothérapeute, ils peuvent maintenant avoir accès à des forums grâce à la magie d’Internet. S’ils n’y pensent peut-être pas toujours, nous pouvons, tout en finesse, leur en suggérer l’idée. Qu’en pensez-vous ?
www.portail-esoterique.com
Il y a aussi des sites spécialisés où trouver des informations
https://www.notrefamille.com/maman/papa-solo-comment-devient-on-papa-solo-o606.html
Qui sont-ils ?
Selon Statistiques Canada par exemple, l’agence du gouvernement fédéral canadien, ces familles sont plus petites que celles dirigées par les femmes : 69,4 % des familles monoparentales dirigées par un homme ne comptent qu’un seul enfant. L’âge moyen des pères se situe entre 40 et 49 ans.
Les chiffres démontrent également que le nombre de pères monoparentaux a fait un bond de 49 % entre 1991 et 2001. Les mentalités ont donc changé, avec des pères qui ressentent plus fortement leur sentiment paternel (paternalité) et l’expriment par cette prise en charge. C’est une très bonne nouvelle !
ausmalbilder-free.de
Mais le regard de la société doit maintenant aussi évoluer. Pour que la situation semble normale à ce père et à son enfant, il faut aussi que le regard extérieur, celui de l’entourage proche ou lointain, trouve cela normal. Or, ce n’est pas encore toujours le cas.
Dans la société, on ressent encore souvent un malaise : les soupçons et les interprétations sont tenaces. Les pères y sont sensibles. Certaines rumeurs les blessent et les détruisent.
Car voir un père qui s’occupe de ses enfants avec tendresse, laisse place à bien des interprétations, qui vont de l’admiration jusqu’à l’étiquette de pédophile, dans certains esprits tordus. Par exemple, lorsqu’une maman embrasse son fils, personne n’y voit un risque de dérapage.
www.enfant.com
Et si l’enfant fait un cauchemar, son réflexe de l’amener dans son lit, pour le rassurer, semblera tout à fait normal.
Mais lorsque c’est un homme, la boîte à rumeurs s’emballe. Bien sûr que les pères pédophiles existent et qu’il faut les détecter absolument.
Mais heureusement, ils ne représentent qu’une minorité d’hommes. Il faudra probablement encore une ou deux générations pour que ces idées toutes faites sur l’homme « prédateur » disparaissent.
Merci aux nouveaux « papas poules » de ne pas se décourager, même si c’est parfois difficile.
Les difficultés pratiques
Dans nos sociétés au fonctionnement encore archaïque, les jeunes garçons ne sont pas éduqués à prendre en charge un ménage. Les courses, les repas, le ménage, les lessives, sont avant tout dévolus aux femmes. Lorsqu’il sera devenu un homme, ces tâches seront souvent reprises par sa compagne.
Imagine-t-on un papa aller acheter une robe à sa petite fille ?
Et pourquoi pas ?
www.basephine.fr
Ainsi, au moment de se retrouver seul, le papa solo doit aussi intégrer toutes ces charges supplémentaires pour lesquelles il n’est pas toujours préparé. Ceux qui ont quitté le nid familial à la fin de l’adolescence, pour aller vivre seul quelques temps, y sont bien sûr mieux préparés. La société doit donc changer globalement l’éducation des garçons.
Lorsqu’un père se retrouve seul à élever ses enfants, il sera souvent confronté à des difficultés organisationnelles avec son travail. Les employeurs ne sont pas toujours sensibles à cet aspect des choses.
Il y aura probablement aussi des moments plus « sensibles », par exemple, lorsqu’une jeune adolescente aura ses premières règles. Le papa, pourtant très bien intentionné, ne sera pas obligatoirement la meilleure personne pour l’aider à franchir cette nouvelle étape vers sa féminité. Il est donc judicieux, que même si le papa choisit d’élever seul ses enfants, qu’il veille à ce qu’il y ait tout de même un entourage féminin assez proche pour pallier ce genre de problématique.
Un entourage féminin est aussi important pour les garçons, pour pouvoir apprendre à établir des relations saines et équilibrées avec l’autre sexe.
www.masculin.com
Les familles recomposées
Finalement, les papas solos finissent assez souvent par choisir de se remettre en couple et viendront ainsi grossir les rangs des familles recomposées. C’est une bonne option si le choix de la nouvelle partenaire est aussi accepté par les enfants. C’est un passage délicat de « remplacer » la maman ! C’est évidemment tout à fait différent lorsque la garde est partagée.
Dans un cas comme dans l’autre, il faudra avant tout du temps, de l’écoute et de la psychologie.
« Patience et longueur de temps vaut mieux que force, ni que rage « , nous disait La Fontaine dans sa sagesse.
Mais les choses changent et les consciences évoluent.
croissanceetconscience.blogspot.com
Souhaitons la bienvenue à tous ces papas solos et soutenons-les dans leurs efforts.
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