Blog pour les futurs parents
La méiose, phénomène-clé de toute embryogenèse
Dans l’article précédent, nous venons de découvrir nos nouveaux
Roméo et Juliette de l’embryogenèse.
C’est un incroyable miracle sans cesse renouvelé sur notre planète, à l’échelle de milliards de milliards de milliards de fois, depuis la nuit des temps. C’est le miracle même de la Vie, une intelligence universelle incommensurable, qui mène chacun de nous à l’émerveillement, à l’éblouissement, pourvu qu’on s’y plonge quelques instants.
Flickr.com
Et nous voici donc sur le « starting block » où 300 000 000 de spermatozoïdes vont se mettre en compétition pour atteindre ce seul ovule si convoité. Allez, c’est parti ! ! ! Mais il n’y aura qu’un seul gagnant.
Cependant, les autres auront tout de même une fonction très importante puisque de concert, ils aideront par un phénomène de résonance commune, grâce au mouvement de leur flagelle unique, à propulser l’ovule jusque dans l’utérus, lieu de sa villégiature pendant les 9 mois à venir.
L’ingéniosité des gamètes
Mais commençons par définir ce qu’est un gamète:
Il s’agit d’une cellule germinale ( ovocyte ou spermatozoïde) qui suite à un processus de division cellulaire spécial appelé méiose,
Mozaïculture Montréal 2013-Flickr.com
ne comprend plus que la moitié des chromosomes ( 23 à la place de 46), ce qui lui permettra ensuite de fusionner avec sa cellule complémentaire et former à nouveau une cellule humaine normale comprenant 23 paires de chromosomes, soit 46. C’est complètement génial et astucieux !
Cette période transitoire à 23 chromosomes définit la cellule comme étant haploïde,
alors que lorsque elle est pourvue de ses 2 X 23 = 46 chromosomes, elle est qualifiée de diploïde.
La méiose et l’état haploïde qu’elle induit temporairement, est la seule et unique situation où pareil phénomène se passe dans notre corps. C’est la magie de la Vie qui seule, rend possible le début d’une embryogenèse !
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Accueillir mon bébé avec douceur et bonheur volume 2
Pour en revenir à nos récepteurs membranaires, nommés romantiquement Juno et Izumo, lors de leur rencontre fortuite mais indispensable pour enclencher l’embryogenèse, il se crée donc une liaison temporaire, mais fondamentale à la surface de chaque gamète. Ils sont dorénavant liés « pour le meilleur et le pire !».
Ici.radio-canada.ca
« Le lien qui relie les deux protéines est très faible, ce qui explique probablement pour quelle raison le mystère demeurait jusqu’ici« , explique dans un communiqué Enrica Bianchi du Trust Sangar Institut de Cambridge. En effet, il faut que ce lien soit très faible, car le spermatozoïde est ensuite censé plonger à l’intérieur de l’ovule.
Chaque détail a été prévu. En effet, une fois que la fécondation a eu lieu, la protéine Juno disparaît immédiatement de la surface de l’ovule, pour éviter d’être reconnue par les autres spermatozoïdes et d’enclencher des fécondations multiples ! C’est tout de même génial toute cette orchestration, vous ne trouvez pas ?
Alors disons aussi un grand grand BRAVO, à tous ces chercheurs pour leur perspicacité et leur persévérance à détecter des phénomènes si fugaces. C’est du haut niveau de voltige technologique !
Grâce à ce prodige, le spermatozoïde et l’ovule se reconnaissent mutuellement et fusionnent pour former un nouvel organisme génétiquement distinct et l’embryogenèse peut ainsi commencer.
La fécondation est un moment magique où deux chimies acceptent de se mélanger, où des chromosomes recherchent un partage avec l’autre, où il y a une fusion de ces deux patrimoines génétiques si différents et pourtant indispensables et complémentaires.
Dave 1086a-Flickr.com
Ce miracle est rendu possible grâce à une hyper compatibilité totalement exceptionnelle. En effet, dans toute autre situation où une cellule étrangère est repérée dans le corps, elle est immédiatement considérée comme un corps étranger et détruite comme un vulgaire intrus. C’est dire à quel point la nature a voulu la fécondation et combien chacun de nous en est la concrétisation parfaite.
En conclusion, il se fait donc qu’à chaque fois que ces deux potentiels de vie se rencontrent dans les trompes de Fallope d’une future maman, un processus extrêmement précis se déclenche. Il s’agit de la première division cellulaire que l’on appelle la méiose, laquelle sera suivie par d’incessantes mitoses successives ( la mitose décrit toutes les autres divisions cellulaires). Ensemble, elles enclencheront ainsi, comme par magie, ce premier processus des trois premiers mois de la vie in utero qu’on appelle l’embryogenèse, processus génial qui initie indéfiniment le cycle de la vie.
Le cycle de la vie-Flickr.com
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