La neuroplasticité

Blog pour les futurs parents

Le printemps de la vie

La neuroplasticité

La citation du jour :

Il en est de la pointe de l’esprit comme d’un crayon, il faut recommencer à le tailler sans cesse.

Charles-Augustin Sainte-Beuve

 Venons-en donc à la neuroplasticité, c’est-à-dire, au modelage et remodelage du système nerveux. Dans plasticité, il y a le mot « plastic« , mais il faut imaginer un plastic mou !

Ce terme un peu bizarre décrit un phénomène encore plus incroyable, le fait que le cerveau se restructure sans cesse, sous l’effet de ses propres stimulations et de celles de l’environnement.

L’apoptose

D’une part, il produit un nombre incalculable de nouvelles cellules via la neurogenèse, d’autre part, il en détruit presqu’autant via l’élagage, qu’on nomme aussi l’apoptose. Eh oui ! c’est indispensable, sinon, notre noble matière grise et blanche serait depuis longtemps plus dur que du marbre.

Anne-Christelle-Flickr.com

Le cerveau est astucieux. Il se dit qu’il faut créer de nouvelles cellules là où on en demande et détruire celles qui ne sont plus utilisées selon le principe «  use it, or loose« . En français, cela donne: « Utilise-le, ou jette-le« . Ce principe s’applique d’ailleurs dans tout le corps où les parties non utilisées finissent par s’hypotrophier ou même s’atrophier. Cela s’observe notamment lorsque l’on porte un plâtre pendant quelques semaines suite à une fracture de jambe. Quand on le retire, on est toujours surpris de voir que les muscles ont fondu de moitié. Mais dès que la personne se remet à marcher, la jambe se remuscle. Le corps est intelligent et s’adapte.

Il en est donc de même dans l’architecture de notre cerveau. Les zones les plus utilisées se développent davantage et les sous-utilisées s’atrophient.

Adriana Saetta-Flickr.com

Neurogenèse et synaptogenèse et atrophie

Par exemple, les exercices de mémorisation augmentent le nombre de neurones et de synapses. Dans une étude menée par des chercheurs à Londres, on a découvert que les chauffeurs de taxi (qui doivent réussir un test rigoureux pour montrer leurs connaissances des innombrables rues de Londres) ont un hippocampe plus grand que d’autres hommes du même âge. De plus, la taille de l’hippocampe correspond étroitement au nombre d’années d’expérience en tant que chauffeur de taxi.

Une autre étude confirme la même hypothèse : en Allemagne, des chercheurs ont examiné le cortex sensorimoteur des joueurs de violon, surtout la partie associée aux mouvements complexes des doigts pour jouer de cet instrument. Les résultats ont montré que cette partie du cerveau est plus développée chez les joueurs de violon que chez les personnes qui ne jouent d’aucun instrument.

Artist unknown-Flickr.com

Malheureusement, le contraire est vrai aussi. Ainsi, chez les petits orphelins roumains négligés, découverts après la chute de Ceaucescu, on a observé par examen IRM, d’importantes hypotrophies du cortex orbitofrontal (zone spécialisée dans les relations et les échanges émotionnels).

Ce processus adaptatif se produit donc au niveau des cellules, mais également des synapses. Selon l’utilisation du neurone, il se crée ou se détruit plus ou moins de synapses.

Le cerveau fait donc régulièrement le ménage. C’est ce qu’on appelle l’élagage synaptique qui se produit par un phénomène appelé l’apoptose.

Ecureuil de taille, Ecole de formation agricole horticole-Flickr.com

 Une fois n’est pas coutume, je vais laisser quelqu’un d’autre vous expliquer cela. Je viens de lire ce texte sur Internet que j’ai trouvé convivial et très explicite. Il est tiré du site :

http://www.pourlascience.fr/ewb_pages/a/actu-comment-le-cerveau-elimine-ses-synapses-27929.php

Je vous le livre donc :

« Le cerveau ressemble à un vaste jardin. Celui du jeune enfant est un buisson où les branches poussent en toutes directions. Il faut un jardinier pour éliminer certains rameaux, afin que des branches maîtresses puissent se développer. Certaines cellules semblent jouer ce rôle : les cellules microgliales.

La « taille » des arbres qui a lieu dans le cerveau se nomme élagage synaptique. Dès l’âge de trois ans, le nombre de connexions (les synapses) entre neurones , diminue à un rythme de trois millions ! par seconde environ. C’est hallucinant, vous ne trouvez pas ?

Une armée de jardiniers œuvre en ce sens, et élimine les synapses les moins efficaces pour permettre aux autres de se renforcer : des équipes de Rome et de Turin ont découvert que les cellules microgliales joueraient ce rôle.

Les cellules microgliales sont très nombreuses, même si elles ne participent pas directement au traitement de l’information nerveuse.  Elles jouent un rôle nourricier, de soutien, de défense immunitaire, et assurent également l’évacuation des débris cellulaires. Rosa Paolicelli et ses collègues ont observé au microscope que ces cellules se referment autour de certaines synapses et les engloutissent dans leur cytoplasme. Les synapses sont purement et simplement détruites, éliminées du paysage cérébral. Ensuite, les membranes des neurones «cicatrisent» .

Ce qui détruit certaines synapses profite alors aux autres : les neurobiologistes ont réduit artificiellement (par des mutations génétiques) le nombre de cellules microgliales dans le cerveau de souris. Ils ont constaté que ces souris ont des synapses plus nombreuses, mais moins efficaces. Comme les branches dun buisson non élagué. (C’est donc la preuve par le contraire.)

 Gerard Sim-Flickr.com

 Comment s’effectue le tri entre les « bonnes » et les  «mauvaises» synapses ? La question reste ouverte. Peut-être les cellules microgliales détruisent-elles indistinctement les synapses, et seules les plus actives parviennent-elles à résister à leurs assauts ? Il est également possible que les synapses moins vaillantes émettent des signaux chimiques qui attireraient les « jardiniers cellulaires ». Quoi qu’il en soit, le cerveau est une jungle où règne la sélection des plus forts.« 

Marco Berndt-Flickr.com

Vous venez donc de comprendre qu’il y a d’autres cellules dans le cerveau que les neurones.

Bien qu’elles habitent dans le cerveau, les cellules microgliales ne sont pas des neurones. Ce sont des éboueurs nourriciers !

Tout ceci est expliqué en détail dans mon livre

 Voici un autre livre proposé:

 

 

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