Le printemps de la vie : Une naissance traumatique

Le 18 mars

La citation du jour :

La naissance ne doit plus être considérée comme l’origine absolue de la vie, mais comme un tournant qui a commencé des mois plus tôt.

Jean-Pierre Relier

Une naissance traumatique

Lorsque l’utérus se contracte très fortement pour l’expulsion nécessaire, la tête du bébé est soumise à une très grosse pression. Heureusement la nature a tout prévu. Cette tête est encore compressible et malléable, car la boîte crânienne consiste en une matrice de plusieurs îlots d’os incomplètement développés, qui, à l’instar de la banquise, flotte sur l’océan de nos méninges.

 Aurélien Pottier-Flickr.com

 Par la suite, ces os vont se rencontrer sous l’effet de leur croissance centrifuge pour s’accoler et finalement fusionner pour se suturer. Les espaces entre eux s’appellent les fontanelles.

La souffrance du foetus

Même si l’on pense que le fœtus ne semble pas trop souffrir pendant ce passage en surcompression (car il est un peu anesthésié au moment de l’expulsion), ce n’est pas le cas !  Nous avons vu que son système sensoriel est déjà fonctionnel depuis longtemps et qu’il est même très sensible à la douleur.

Dans la mesure où il ne peut pas nous le dire, nous avons tendance à en sous-estimer l’importance. Pourtant, les hormones de stress, l’adrénaline et le cortisol, mesurées dans le cordon ombilical à la naissance sont 20-50 fois plus élevées que celles d’un adulte au repos. Vous vous rendez compte ?

Flickr.com

Même la mère n’atteint pas ces valeurs-là pendant l’accouchement ! Si le bébé naît par le siège ou avec le cordon ombilical autour du cou, leur taux est alors multiplié par 100 !

On comprendra pourquoi, dans les semaines qui suivent, le bébé aura besoin de pleurer sa naissance. Souvenons-nous qu’à cet âge-là, les pleurs sont son seul moyen d’expression et de décharge.

Toutes ces sensations douloureuses et traumatiques sont néanmoins vécues et sont enregistrées dans son (notre )  « disque dur», notamment, dans ce que l’on dénomme la mémoire du corps ou l’inconscient. C’est probablement cette mémorisation douloureuse qui explique que beaucoup de bébés pleurent lorsqu’on leur passe des vêtements trop serrés par-dessus la tête. D’ailleurs, un certain nombre d’entre eux supportent mal le port du bonnet et tentent à chaque fois de l’enlever.

Complètement réveillé

La relative anesthésie du nouveau-né à sa naissance, objectivable par le peu de réaction à une douleur, est probablement due à une importante sécrétion d’endorphines libérées suite à ce stress si intense. Comme pour en compenser l’effet assoupissant, dès que le nouveau-né est sorti du ventre maternel, son cerveau libère aussi une forte dose de noradrénaline qui l’inonde alors et le réveille complètement. Ce n’est que lorsqu’il sera complètement dégagé du corps de sa mère, qu’il pleurera et qu’il ouvrira les yeux.

Et ensuite, grâce à cette noradrénaline qui le rend plus présent que jamais, se produira le protoregard dont je vous parlerai dans un autre article.

Le stress indispensable et protecteur

Cette douleur interminable ( d’être coincé pendant des heures dans le canal utérin de sa mère) et le stress consécutif représentent sans doute la meilleure illustration de ce qu’est un mal nécessaire. Paradoxalement, ce stress intense est, en effet, nécessaire pour la protection du cerveau, comme pour remettre les compteurs à zéro. Car, sans les décharges importantes d’adrénaline qui permettront d’augmenter significativement la pression sanguine dans la tête, le cerveau serait alors sous-perfusé et les neurones risqueraient d’être gravement lésés.

Flickr.com

Par la même occasion, l’adrénaline fait augmenter le taux de sucre dans le sang, ce qui permet au bébé d’éviter une hypoglycémie qui risquerait, elle aussi, de priver ses neurones de l’apport en glucose.  Encore une fois, la Nature a tout prévu. Tout est donc bien qui finit bien !

Pour le coup, je ne résiste pas à vous offrir une deuxième citation :

 « Il faut lui parler comme se parlent les amants. Et les amants, que se disent-ils ? Ils ne se parlent pas, ils se touchent. Pour ce faire, ils ferment la lumière, ou simplement les yeux…ils s’entourent de leur bras, ils refont la chère, la douce prison qui les protège du monde. »

Frédérick Leboyer

Luis Herrera-Flickr.com

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